ESS : entre structuration stratégique et alertes budgétaires

Economie Sociale et solidaire ESS Isactys isère

L’économie sociale et solidaire (ESS) doit occuper une place reconnue dans les politiques publiques françaises et européennes. Cependant, ces derniers mois ont été fondé sur de la négociation perpétuelle, marqués à la fois par une refonte de la stratégie nationale de l’ESS, par la poursuite des réflexions au niveau européen, et par de fortes mobilisations des acteurs face aux perspectives de baisse des financements publics. Éclairage.

L’ESS : un pilier à reconnaître de l’économie française

Selon les éléments de référence publiés par le Ministère de l’Économie, l’ESS regroupe des structures (associations, coopératives, mutuelles, fondations, entreprises sociales) qui poursuivent une finalité d’utilité sociale, avec une gouvernance démocratique et une lucrativité encadrée.
Elle représente près de 10 % de l’emploi en France et intervient dans des domaines essentiels : inclusion sociale, emploi, transition écologique, services aux personnes et développement territorial. L’ESS est ainsi identifiée comme un levier de cohésion sociale et de résilience économique, en particulier en proximité au coeur des territoires.

Avec de tels enjeux pour la société, pourquoi le gouvernement peine à insuffler une stratégie affirmée face à l’action concertée des réseaux, des fédérations et des structures de terrain ?

Une stratégie nationale de l’ESS issue d’une large concertation

L’objectif affiché : renforcer la lisibilité du secteur et mieux articuler les politiques nationales et européennes.

Cependant, les faits doivent être clairement exposé. Les représentants ont rejeté la copie présentée par le gouvernement, jugée manquer de souffle et de vision politique. En réaction, Serge Papin, nouveau Ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat, a décidé de relancer un processus de négociations sur 3 mois. Une position qui a pour seule conséquence de  retarde d’autant la transmission du rendu français à la Commission Européenne. 

PLF 2026 : mobilisation des acteurs face aux restrictions budgétaires

Les acteurs et les réseaux de l’ESS et de l’insertion par l’activité économique (IAE) se sont fortement mobilisés contre les baisses de crédits envisagées dans le cadre du Projet de loi de finances 2026.
Des alertes fondées sur les risques d’écart entre les ambitions affichées pour l’ESS et les moyens financiers proposés et met en garde sur les risques associés :

  • Diminution de l’accompagnement des publics les plus fragiles, 
  • Pérennité économique des structures accompagnantes,
  • Incapacité des territoires à maintenir des actions d’utilité sociale. 

Un enjeu de cohérence s’impose pour les politiques publiques

Ces dynamiques contrastées illustrent un moment charnière pour l’ESS : 

  • d’un côté, une reconnaissance institutionnelle renforcée et une volonté de structuration stratégique ;
  • de l’autre, des tensions budgétaires susceptibles de fragiliser les actions de terrain.

Pour les acteurs comme Isactys, engagés au quotidien dans l’inclusion, l’emploi et le développement local, l’enjeu reste de maintenir des réponses concrètes aux besoins des personnes et des territoires, tout en participant activement aux réflexions collectives sur l’avenir de l’ESS.

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